Pen DuickFamille de bateaux ayant appartenu à
Éric Tabarly.
Pen Duick Signifie en
breton « petite tête noire » et c'est le nom que l'on donne aux mésanges à tête noire.
Pen Duick Le premier Pen Duick à l'Herbaudière en 2003
La plus grande coque en polyesterLe premier Pen Duick est un voilier réalisé sur les plans d'un
architecte écossais de grande renommée,
William Fife III, en
1898. Acquis par le père d'
Éric Tabarly, Guy Tabarly, en 1938, sa coque a pourri dans les vasières après la
Seconde Guerre mondiale.
Alors que son père souhaite se séparer de la vieille dame, Eric persuade son père de lui donner, car il y est très attaché.
Mais la coque est en très mauvaise état, et Eric est obligé d'effectuer une première réparation : mouler l'ancienne coque, pour pouvoir, tout en gardant les belles lignes originales, fabriquer une nouvelle coque en plastique. C'était la plus grande coque de ce type à cette époque.
Alors qu'Éric est à l'
École navale de
Brest, il essaie de naviguer le maximum avec son bateau, et n'hésite pas à mettre les cours de côté…
Le bateau a subi une rénovation à l'ancienne dans les chantiers de Raymond Labbe en 1983, et a fêté son centenaire en mai
1998.
Éric Tabarly s'est toujours opposé à l'inscription de "son" bateau au patrimoine maritime national. C'est à son bord, que dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, Éric Tabarly tombe à la mer, lors d'une traversée vers l'
IrlandePen Duick II Pen Duick II amarré à Port Haliguen en Bretagne en 2006
Pen Duick II
Il s'agit du bateau avec lequel Éric Tabarly a gagné la
Transat anglaise en
1964. Il doit son nom au premier de la série. Sa coque était faite en
contreplaqué marine, à
bouchains vifs, ce qui était efficace à défaut d'être très élégant. Pour l'anecdote, Éric Tabarly, par manque de moyens et pragmatisme, utilisa une
selle de
Harley-Davidson en
cuir comme siège de table à cartes et la bulle de
barre intérieure, inspirée d'une idée de
Marcel Bardiaux, est un astrodôme de
bombardier...
- Longueur hors tout : 13,60 m
- Longueur à la flottaison : 10 m
- Déplacement : 8 t
- Largeur : 3,40 m
- Tirant d'eau : 2,20m
- Surface de voilure au près : 61,20 m2
- Grand voile : 21,60 m2
- Artimon : 10 m2
- Yankee : 29,60 m2
- Trinquette : 16,40 m2
- Voile d'étai : 25 m2
- Spi : 82 m2
- Architecte : Gilles Costantini
- Chantier : Chantiers Costantini
- Année de construction : 1964
- Classe : 3
- Type : Type 1
Ce voilier a subi plusieurs modifications au cours de son existence, dont une transformation du
gréement de
ketch en
goélette à
wishbone, et une troncature de la
poupe. En
1994, l’
École nationale de voile l'a été entièrement restauré dans son état d’origine.
Pen Duick III La plus grande coque aluBateau de 17 m 45, construit en 1967 au chantier « La Perrière » à Lorient, tout en aluminium (plus grande coque de l'époque ????). Gréé en goélette avec quelques transformations, il a quasiment tout gagné en 1967, au grand dam des
Britanniques. Il est reconnaissable à son étrave à guibre.
- Longueur hors tout : 17,45m
- Longueur à la flottaison : 13m
- Déplacement : 13,5T
- Largeur : 4,21m
- Tirant d'eau : 2,75m
- Surface de voilure au près : 152m2
Pen Duick IV Premier trimaran de courseMené par Alain Colas c'est le vainqueur de la
Transat anglaise 1972.
Véritable révolution culturelle, ce
trimaran gréé en
ketch marconi fut le plus rapide de son époque. Certains l'ont d'ailleurs surnommé la « pieuvre d'aluminium ». Non peint, il était souvent décrit comme manquant d'esthétique, ce qui était largement compensé par ses performances.
Mais c'est sur sa fin qu'il devient vraiment célèbre. Acheté par
Alain Colas, qui le renomme
Manureva et boucle un tour du monde, il disparaît en 1978, lors de la première
Route du Rhum, lors d'une forte tempête.
- Longueur hors tout : 20,80m
- Longueur à la flottaison : 19,50m
- Déplacement : 8T
- Largeur : 10,70m
- Tirant d'eau : 2,40m
- Surface de voilure au près : 107m2
- Architecte : André Allègre
Pen Duick V Pen Duick 5 à Port Haliguen
Le premier voilier de course à ballastsVainqueur (très largement, avec 11 jours d'avance) de la première transpacifique en
1969 (
San Francisco -
Tokyo, soit 5700 milles en 39j 15h), ce voilier en aluminium de 10,50m conçu par Bigoin, Duvergie et
Éric Tabarly préfigurait les voiliers de course Open, à l'arrière très large, au fond plat et aux vastes ballasts. Pour l'anecdote, les ballasts de 500 litres se remplissaient avec une pompe à main.
Pen Duick VI Pen Duick VI (à droite), ici amarré à couple avec Kriter VIII
Un
ketch en aluminium de 22 mètres conçu en 1973 par
André Mauric pour la
Whitbread (course autour du monde en équipage), dernier de la série, il subit deux démâtages lors de la Whitbread qui l'empêchèrent de montrer son potentiel.
L'aménagement intérieur est caractérisé par la séparation de l'habitat en deux cabines isolées, une pour l'équipe de quart des 'tribordais', une pour l'équipe de quart des 'babordais'. Ainsi, le quart au repos n'est pas dérangé dans son sommeil par les allées et venues des équipiers de quart.
La barre franche de secours, très dure à manœuvrer en raison de la taille du bateau, a été sculptée en une forme suggestive, par
Olivier de Kersauson, selon la légende.
Éric a été vainqueur de la Transat en solitaire en 1976, alors que tout le monde le croyait perdu. Il a devancé son ami
Alain Colas, qui faisait cette course sur le Club Méditerranée, bateau ayant 4 mâts. La manœuvre en solitaire de ce bateau nécessite un effort considérable (poids des voiles, matériel de l'époque etc.). Il faut quand même souligner que le maniement de ce bateau était prévu pour un équipage de 16 personnes… C'est donc à l'occasion de cette course en solitaire, et pour ce bateau, qu'Éric Tabarly a inventé la "chaussette à
spi" maintenant adoptée sur un bon nombre de voiliers, sportifs ou non.
Le bateau navigue toujours et est exploité par un club de croisière qui propose de naviguer sur
Pen Duick VI et d'autres bateaux de prestige.